42% des petites et moyennes entreprises (PME) qui subissent un sinistre majeur, comme un incendie ou une inondation, sont contraintes de fermer définitivement leurs portes dans les trois ans suivant l'événement. Cette statistique alarmante souligne l'importance cruciale d'une couverture d'assurance adéquate pour les pertes d'exploitation, une protection souvent négligée mais vitale. L'assurance perte d'exploitation se positionne comme un rempart financier robuste, permettant aux entreprises de surmonter les difficultés économiques consécutives à un sinistre et de reprendre leurs activités sereinement.
L'assurance perte d'exploitation (APE) représente une forme d'assurance spécifiquement conçue pour compenser les pertes financières subies par une entreprise, incluant la perte de chiffre d'affaires et les frais fixes, à la suite d'une interruption temporaire ou prolongée de ses activités due à un événement couvert par sa police d'assurance dommages aux biens. Elle est essentielle car l'assurance dommages aux biens couvre la réparation des dommages physiques causés aux bâtiments, au matériel et aux stocks, mais ne compense pas la perte de revenus pendant la période d'inactivité. Elle permet de couvrir les frais fixes tels que les salaires, les loyers et les charges financières, assurant ainsi la continuité de l'entreprise. Elle est donc un complément indispensable à une assurance multirisque professionnelle.
Cette assurance de continuité d'activité compense non seulement les revenus perdus, mais aussi les dépenses continues pendant la période de réparation ou de reconstruction suite à un sinistre couvert, assurant la pérennité financière de l'entreprise. Ainsi, l'entreprise peut maintenir ses activités, honorer ses engagements financiers et se rétablir financièrement. Elle permet la sauvegarde des emplois, un aspect social important, et le maintien des relations avec les clients et fournisseurs, assurant ainsi la stabilité de l'écosystème de l'entreprise.
Comprendre le fonctionnement de l'assurance perte d'exploitation est essentiel pour toute entreprise soucieuse de sa pérennité.
Un exemple : Une entreprise pharmaceutique dont les locaux sont inondés et qui ne peut plus produire ses médicaments pendant plusieurs semaines grâce à l'assurance perte d'exploitation elle peut continuer à payer ses employés et à honorer ses contrats.
Qu'est-ce que l'assurance perte d'exploitation ?
L'assurance perte d'exploitation, souvent abrégée en APE ou assurance interruption d'activité, est une assurance cruciale qui couvre les pertes de revenus et les dépenses supplémentaires qu'une entreprise engage lorsque ses activités sont interrompues, partiellement ou totalement, à la suite d'un sinistre garanti couvert par une police d'assurance dommages aux biens. Il est crucial de bien comprendre ce qu'elle couvre et ce qu'elle ne couvre pas pour s'assurer d'une protection adéquate, adaptée à la taille et au secteur d'activité de l'entreprise. Environ 75% des entreprises ne sont pas assurées pour ce type de sinistre.
Ce que couvre l'assurance perte d'exploitation
L'assurance perte d'exploitation couvre un large éventail de pertes financières. Les garanties les plus courantes sont:
- Perte de revenus (chiffre d'affaires perdu dû à l'interruption de l'activité).
- Frais fixes (loyer, salaires, intérêts d'emprunts, assurances, impôts et taxes, etc.).
- Dépenses supplémentaires nécessaires pour minimiser la perte (location d'un espace temporaire, heures supplémentaires des employés pour rattraper le retard, frais de communication, etc.).
Prenons l'exemple concret d'une boulangerie artisanale qui subit un incendie dans son fournil. L'assurance perte d'exploitation couvrira non seulement la perte de revenus due à la fermeture temporaire de la boulangerie, mais également le salaire des employés pendant la période de reconstruction et éventuellement la location d'un espace temporaire pour poursuivre la production et servir les clients fidèles. Elle peut aussi couvrir les frais de communication pour informer la clientèle.
Différence avec l'assurance dommages aux biens
Il est essentiel de distinguer clairement l'assurance perte d'exploitation de l'assurance dommages aux biens, car elles couvrent des aspects différents. L'assurance dommages aux biens couvre uniquement les coûts directs de réparation ou de remplacement des biens endommagés ou détruits par un sinistre (bâtiment, matériel professionnel, stocks de marchandises, etc.). L'APE, quant à elle, couvre les pertes financières indirectes subies par l'entreprise pendant la période d'inactivité. L'une répare les actifs, l'autre compense la perte de revenus.
Considérez un atelier de menuiserie industrielle. Si un incendie détruit les machines-outils et une partie du bâtiment, l'assurance dommages aux biens prendra en charge la reconstruction du bâtiment et le remplacement des machines-outils. L'APE couvrira les salaires des employés pendant la période de reconstruction, les pertes de profits dues à l'arrêt de la production et les frais de relocalisation temporaire de l'activité. Sans cette assurance, l'entreprise risquerait la faillite.
Types de sinistres couverts
L'assurance perte d'exploitation couvre généralement un large éventail de sinistres qui peuvent entraîner une interruption d'activité. Il est crucial de bien vérifier les conditions spécifiques de votre contrat d'assurance, car les exclusions peuvent varier d'un assureur à l'autre. Voici quelques exemples courants de sinistres couverts :
- Incendie (le risque le plus courant)
- Inondation (due à une crue, une tempête ou une rupture de canalisation)
- Tempête (vents violents, grêle, etc.)
- Vandalisme et actes de malveillance
- Cyberattaques (de plus en plus fréquentes, pouvant paralyser une entreprise)
- Dommages électriques (surtension, court-circuit)
Suite à une cyberattaque, par exemple un ransomware qui crypte les données et bloque l'accès aux systèmes informatiques, une entreprise peut subir des pertes d'exploitation considérables en raison de l'arrêt des systèmes informatiques, de la perte de données sensibles et des coûts de restauration des systèmes. 60% des entreprises victimes d'une cyberattaque mettent plus de 6 mois à s'en remettre complètement, ce qui souligne l'importance d'une couverture APE adaptée aux risques numériques.
Il existe des extensions de garanties permettant de couvrir d'autres types de sinistres, comme les émeutes, les mouvements populaires ou les bris de machines.
Notion de période d'indemnisation
La période d'indemnisation est la période pendant laquelle l'assureur verse une indemnisation à l'entreprise pour compenser ses pertes d'exploitation. Cette période commence généralement au moment du sinistre et se termine lorsque l'entreprise a repris ses activités normales, ou à une date limite définie dans le contrat. Il est vital de bien évaluer et de négocier cette période avec son assureur, car une estimation trop courte pourrait laisser l'entreprise en difficulté financière et compromettre sa reprise d'activité.
En moyenne, une entreprise a besoin de 12 à 18 mois pour se rétablir complètement après un sinistre majeur. Cette période peut varier considérablement en fonction de la nature du sinistre (un incendie nécessitera souvent une reconstruction plus longue qu'une inondation), de la taille de l'entreprise et de sa capacité à se remettre sur pied rapidement. Certaines polices offrent une période d'indemnisation illimitée, ce qui peut être un atout majeur pour les entreprises les plus vulnérables.
Les exclusions courantes
Comme toute assurance, l'assurance perte d'exploitation comporte certaines exclusions, c'est-à-dire des événements ou des situations qui ne sont pas couverts par la police d'assurance. Il est crucial de les connaître et de les comprendre pour éviter les mauvaises surprises et s'assurer d'une couverture adaptée à ses besoins. Voici quelques exemples courants d'exclusions :
- Guerre et terrorisme (souvent exclus en raison du risque systémique)
- Catastrophes naturelles non assurables (par exemple, tremblements de terre dans certaines zones à haut risque, éruptions volcaniques)
- Défauts de construction (relevant de la garantie décennale)
- Actions intentionnelles de l'assuré (fraude, négligence grave)
- Pollution (sauf si causée par un événement soudain et accidentel couvert par la police)
Il est important de noter que certaines polices peuvent inclure des sous-limites ou des franchises spécifiques pour certains types de sinistres ou d'exclusions. Il est donc essentiel de lire attentivement les conditions générales et particulières de votre contrat d'assurance.
Comment fonctionne l'évaluation de la perte d'exploitation ?
L'évaluation de la perte d'exploitation est un processus complexe et rigoureux qui vise à déterminer avec précision le montant de l'indemnisation due à l'entreprise sinistrée, afin de compenser les pertes financières subies à la suite d'un sinistre. Elle repose sur une analyse approfondie des données financières de l'entreprise, des circonstances du sinistre et des projections de chiffre d'affaires futur. La précision de cette évaluation est cruciale pour assurer une indemnisation équitable et permettre à l'entreprise de se rétablir rapidement.
Les méthodes d'évaluation
Il existe plusieurs méthodes pour évaluer la perte d'exploitation, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Le choix de la méthode appropriée dépend de la nature de l'activité de l'entreprise, de la disponibilité des données financières et des conditions spécifiques du contrat d'assurance. Les deux principales méthodes sont :
Méthode du chiffre d'affaires
Cette méthode, également appelée méthode de la perte de revenus, consiste à calculer la perte de chiffre d'affaires en comparant le chiffre d'affaires effectivement réalisé pendant la période d'indemnisation avec le chiffre d'affaires qui aurait raisonnablement été réalisé si le sinistre ne s'était pas produit. On prend en compte les tendances saisonnières de l'activité, la croissance historique de l'entreprise, les événements exceptionnels (promotions, contrats importants) et les projections de chiffre d'affaires futur. Elle est particulièrement adaptée aux entreprises dont le chiffre d'affaires est relativement stable et prévisible.
Par exemple, si un magasin de jouets voit son chiffre d'affaires chuter de 50 000 € en décembre (période de forte activité des fêtes de fin d'année) suite à une inondation qui a endommagé ses stocks et rendu le magasin inaccessible, cette perte de chiffre d'affaires sera prise en compte dans le calcul de l'indemnisation. L'assureur tiendra également compte du chiffre d'affaires réalisé par le magasin en décembre les années précédentes pour évaluer la perte réelle.
Méthode du bénéfice brut
Cette méthode, plus complexe que la méthode du chiffre d'affaires, consiste à calculer la perte de bénéfice brut en comparant le bénéfice brut effectivement réalisé pendant la période d'indemnisation avec le bénéfice brut qui aurait raisonnablement été réalisé si le sinistre ne s'était pas produit. Le bénéfice brut est calculé en soustrayant le coût des marchandises vendues (CMV) du chiffre d'affaires. Les frais fixes sont ensuite déduits du bénéfice brut pour obtenir la perte nette, qui correspond au montant de l'indemnisation. Cette méthode est particulièrement adaptée aux entreprises dont les coûts variables fluctuent en fonction du chiffre d'affaires.
Le bénéfice brut est donc une mesure de la rentabilité d'une entreprise avant la prise en compte des frais fixes. Il est important de noter que certaines polices d'assurance peuvent définir le bénéfice brut de manière différente, il est donc essentiel de bien comprendre la définition utilisée dans votre contrat.
Importance de la documentation financière
Une documentation financière complète, précise et rigoureuse est essentielle pour faciliter l'évaluation de la perte d'exploitation et permettre à l'assureur de déterminer le montant de l'indemnisation de manière objective et transparente. L'entreprise doit être en mesure de fournir tous les documents justificatifs nécessaires, tels que les factures de vente, les relevés bancaires, les déclarations fiscales, les bilans et les comptes de résultat des années précédentes. Une comptabilité à jour et transparente est un atout majeur pour accélérer le processus d'indemnisation.
L'absence de documents justificatifs, ou des documents incomplets ou inexacts, peut rendre l'évaluation de la perte plus difficile, retarder le processus d'indemnisation et potentiellement réduire le montant de l'indemnisation. Il est donc crucial de tenir une comptabilité rigoureuse et de conserver tous les documents pertinents en lieu sûr. 80% des sinistres sont ralentis par un manque de documentation.
Le recours à un expert-comptable pour certifier les données financières peut également être un atout pour renforcer la crédibilité de la demande d'indemnisation.
Le rôle de l'expert d'assurance
L'expert d'assurance, également appelé expert en sinistres, joue un rôle crucial et impartial dans l'évaluation de la perte d'exploitation et la détermination du montant de l'indemnisation. Il est mandaté par l'assureur pour analyser les données financières de l'entreprise, vérifier les causes et l'étendue du sinistre, évaluer les dommages matériels et immatériels, et négocier avec l'assuré (l'entreprise) un montant d'indemnisation juste et équitable. Une collaboration efficace avec l'expert est essentielle pour accélérer le processus d'indemnisation et obtenir une compensation adéquate.
L'expert d'assurance peut également aider l'entreprise à mettre en place des mesures pour minimiser la perte, comme la recherche d'un local temporaire, la mise en œuvre d'un plan de continuité d'activité ou la communication avec les clients et les fournisseurs. Il est donc important de le considérer comme un allié dans le processus de rétablissement de l'entreprise.
Clause de "réduction de la perte"
L'entreprise a l'obligation légale de prendre toutes les mesures raisonnables et proportionnées pour minimiser la perte après un sinistre. Cette obligation, souvent appelée clause de "réduction de la perte", est inscrite dans la plupart des contrats d'assurance et vise à encourager l'entreprise à limiter les dommages et à reprendre ses activités le plus rapidement possible. Cela peut inclure la location d'un espace temporaire, la mise en place d'une solution de continuité d'activité, la communication proactive avec les clients et les fournisseurs, la sécurisation des lieux sinistrés, etc. Ces dépenses engagées pour réduire la perte sont généralement couvertes par l'APE, dans la limite des conditions prévues au contrat.
Le non-respect de cette obligation peut entraîner une réduction de l'indemnisation, voire un refus de garantie. Il est donc essentiel de réagir rapidement et de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour limiter les conséquences du sinistre.
Le coefficient d'assurance (franchise)
La franchise est le montant qui reste à la charge de l'entreprise en cas de sinistre. Elle représente une participation financière de l'entreprise à la couverture du risque. Plus la franchise est élevée, moins la prime d'assurance est élevée, et vice versa. Le choix du niveau de franchise doit donc être fait en fonction de la capacité financière de l'entreprise à assumer une partie des pertes en cas de sinistre. Il existe généralement deux types de franchises : les franchises fixes (un montant déterminé en euros) et les franchises proportionnelles (un pourcentage du montant de l'indemnisation).
Il est important de bien comprendre l'impact de la franchise sur le montant de l'indemnisation. Par exemple, si une entreprise subit une perte d'exploitation de 100 000 € et que sa franchise est de 10 000 €, elle ne sera indemnisée que de 90 000 €. Il est donc essentiel de choisir un niveau de franchise adapté à sa situation financière.
Comment choisir une assurance perte d'exploitation adaptée à son entreprise ?
Choisir une assurance perte d'exploitation adaptée est une étape cruciale et stratégique pour la protection de votre entreprise et la garantie de sa pérennité. Plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour s'assurer d'une couverture optimale et éviter les mauvaises surprises en cas de sinistre. Une analyse approfondie des besoins spécifiques de l'entreprise, de son secteur d'activité et de son profil de risque est indispensable.
Analyse des besoins spécifiques de l'entreprise
L'analyse des besoins spécifiques de l'entreprise comprend les étapes suivantes :
- Évaluation précise du chiffre d'affaires annuel, des frais fixes (loyer, salaires, charges sociales, intérêts d'emprunts, etc.) et des dépenses variables.
- Identification exhaustive des risques potentiels auxquels l'entreprise est exposée, en fonction de son secteur d'activité, de sa localisation géographique (zone inondable, zone sismique, etc.), de la nature de ses activités (manipulation de produits dangereux, stockage de matières inflammables, etc.) et de son niveau de dépendance à des fournisseurs ou des clients clés.
- Détermination de la période d'indemnisation nécessaire pour se rétablir complètement après un sinistre, en tenant compte du temps nécessaire pour reconstruire les locaux, remplacer le matériel endommagé, reconstituer les stocks, relancer la production et retrouver le niveau de chiffre d'affaires antérieur au sinistre.
Par exemple, une entreprise située dans une zone inondable aura des besoins différents en matière d'assurance perte d'exploitation d'une entreprise située dans une zone à faible risque. De même, une entreprise dont la production dépend d'un seul fournisseur aura besoin d'une couverture spécifique en cas d'interruption d'activité chez ce fournisseur (extension de garantie "dépendance à un fournisseur").
Comparaison des offres d'assurance
Il est essentiel de comparer attentivement les offres d'assurance perte d'exploitation de différents assureurs pour trouver la couverture la plus adaptée à vos besoins spécifiques et à votre budget. La comparaison doit porter sur les éléments suivants :
- Les garanties offertes (étendue de la couverture, types de sinistres couverts, exclusions, etc.).
- Les exclusions de garantie (événements ou situations non couverts par la police d'assurance).
- Les franchises (montant restant à la charge de l'entreprise en cas de sinistre).
- Les primes d'assurance (coût de la couverture).
- Les services offerts par l'assureur (assistance téléphonique, gestion des sinistres, etc.).
L'importance de la "déclaration de valeur assurée"
La déclaration de valeur assurée est un élément clé du contrat d'assurance perte d'exploitation. Elle permet de déterminer le montant maximum de l'indemnisation en cas de sinistre. Il est donc impératif de la remplir avec la plus grande précision et de la mettre à jour régulièrement pour tenir compte des évolutions de l'activité de l'entreprise (augmentation du chiffre d'affaires, acquisition de nouveaux matériels, etc.). Une sous-assurance (déclaration d'une valeur assurée inférieure à la valeur réelle des biens) peut entraîner une réduction proportionnelle de l'indemnisation en cas de sinistre (règle proportionnelle).
Si la valeur assurée est inférieure à la valeur réelle des biens, l'entreprise risque de ne pas être entièrement indemnisée en cas de sinistre, ce qui peut compromettre sa capacité à se rétablir. Il est donc fortement conseillé de faire appel à un expert pour évaluer la valeur assurée de manière précise et objective.
Conseils pour négocier les conditions du contrat
Il est tout à fait possible et même recommandé de négocier certaines conditions du contrat d'assurance perte d'exploitation, notamment la franchise (pour l'adapter à votre capacité financière) et la période d'indemnisation (pour qu'elle soit suffisamment longue pour permettre un rétablissement complet de l'activité). N'hésitez pas à demander des éclaircissements sur les clauses du contrat qui vous semblent obscures et à faire jouer la concurrence entre les assureurs pour obtenir les meilleures conditions tarifaires et les garanties les plus adaptées à vos besoins.
Un courtier d'assurance, en tant qu'intermédiaire indépendant entre l'assuré et l'assureur, peut vous aider à négocier les conditions du contrat et à trouver la meilleure offre en fonction de vos besoins et de votre budget. Il peut également vous accompagner dans la gestion des sinistres et vous conseiller en matière de prévention des risques. 35% des entreprises font appel à un courtier pour les assurances professionnelles.
Relecture attentive du contrat d'assurance
Il est crucial de lire attentivement toutes les clauses du contrat d'assurance avant de le signer, même si cela peut paraître fastidieux. Assurez-vous de bien comprendre l'étendue des garanties, les exclusions, les franchises, les obligations de l'assuré (en matière de déclaration de sinistre, de prévention des risques, etc.) et les modalités de résiliation du contrat. En cas de doute, n'hésitez pas à demander l'avis d'un expert (courtier d'assurance, avocat spécialisé en droit des assurances) pour vous aider à décrypter les termes du contrat et à vous assurer qu'il correspond bien à vos besoins.
Un contrat d'assurance est un document juridique complexe, il est donc essentiel de le lire attentivement et de poser toutes les questions nécessaires avant de s'engager. Ne vous fiez pas uniquement aux conseils de votre assureur, faites également vos propres recherches et comparez les offres.
Cas concrets et exemples illustratifs
Pour mieux comprendre le fonctionnement concret de l'assurance perte d'exploitation et son utilité pour les entreprises, voici quelques exemples concrets et illustratifs :
Un restaurant victime d'un incendie
Un restaurant renommé, situé en centre-ville, subit un incendie accidentel qui le rend inutilisable pendant plusieurs mois. L'assurance perte d'exploitation couvre les pertes de revenus dues à la fermeture du restaurant (perte de chiffre d'affaires), le loyer des locaux pendant la période de reconstruction, les salaires des employés qui ne peuvent plus travailler et les frais de publicité engagés pour informer la clientèle de la réouverture du restaurant et la fidéliser.
Grâce à l'indemnisation versée par l'assureur, le restaurant peut surmonter cette période difficile, maintenir son personnel, honorer ses engagements financiers et reprendre son activité dans de bonnes conditions dès la fin des travaux de reconstruction. Sans cette assurance, le restaurant aurait très probablement été contraint de mettre la clé sous la porte.
Une usine dont la production est interrompue suite à une cyberattaque
Une usine spécialisée dans la fabrication de pièces automobiles est victime d'une cyberattaque sophistiquée qui bloque ses systèmes de production pendant plusieurs jours. Les pirates informatiques exigent une rançon importante pour débloquer les systèmes. L'assurance perte d'exploitation couvre les pertes de production dues à l'arrêt de la chaîne de production, les dépenses supplémentaires engagées pour faire appel à un expert en sécurité informatique pour restaurer les systèmes et les coûts de communication de crise pour informer les clients du retard de livraison des commandes.
L'assurance permet à l'usine de rétablir rapidement ses systèmes informatiques, de limiter les pertes financières dues à l'arrêt de la production et de préserver sa réputation auprès de ses clients. Dans ce type de sinistre, la rapidité d'intervention est primordiale pour limiter les dommages.
Un commerce dont l'activité est fortement impactée par des travaux publics de longue durée
Un commerce de proximité, comme une librairie ou un magasin de vêtements, voit son accès rendu difficile et sa visibilité réduite par des travaux publics de longue durée (aménagement d'une nouvelle ligne de tramway, réfection de la chaussée, etc.). L'assurance perte d'accès, une extension de garantie spécifique souvent méconnue, couvre les pertes de revenus dues à la diminution de la fréquentation de la clientèle pendant la durée des travaux.
Cette extension de garantie est particulièrement utile et pertinente pour les commerces situés dans des zones urbaines en travaux, car elle leur permet de compenser la baisse de chiffre d'affaires due aux perturbations causées par les travaux et de préserver leur activité.
Environ 15% des commerces mettent la clé sous la porte suite à de tels travaux.
Conseils supplémentaires et bonnes pratiques
Pour optimiser votre protection en matière d'assurance perte d'exploitation et minimiser les pertes financières en cas de sinistre, voici quelques conseils supplémentaires et bonnes pratiques à mettre en œuvre au sein de votre entreprise :
Mise en place d'un plan de reprise d'activité (PRA)
Un PRA, également appelé plan de continuité d'activité (PCA), est un document stratégique qui décrit les procédures détaillées à suivre pour assurer la continuité des activités essentielles de l'entreprise en cas de sinistre majeur (incendie, inondation, cyberattaque, etc.). Il permet de réagir rapidement et efficacement, de minimiser les perturbations et de reprendre les activités dans les meilleurs délais. Un PRA bien conçu doit identifier les fonctions critiques de l'entreprise, les ressources nécessaires à leur maintien, les procédures de sauvegarde et de restauration des données, les plans de communication avec les employés, les clients et les fournisseurs, et les plans d'évacuation des locaux.
Un PRA doit être régulièrement mis à jour (au moins une fois par an) pour tenir compte des évolutions de l'entreprise et des nouvelles menaces. Il est également essentiel de tester régulièrement le PRA pour s'assurer de son efficacité et de l'adéquation des procédures.
Moins de 20% des PME ont mis en place un PRA, ce qui les rend particulièrement vulnérables en cas de sinistre.
Formation du personnel à la gestion des sinistres
Il est important de former l'ensemble du personnel de l'entreprise à la gestion des sinistres, afin qu'il puisse réagir rapidement, efficacement et de manière coordonnée en cas d'urgence. La formation doit porter sur les procédures d'évacuation des locaux, les gestes de premiers secours, la communication avec les services de secours (pompiers, police, SAMU), la déclaration de sinistre à l'assureur, la sécurisation des lieux sinistrés et la préservation des preuves.
Un personnel bien formé et préparé est un atout précieux en cas de sinistre, car il permet de limiter les dommages, de protéger les vies humaines et de faciliter le processus de rétablissement de l'entreprise.
Il est conseillé d'organiser des exercices de simulation de sinistre pour tester la réactivité du personnel et identifier les points faibles du plan de gestion des sinistres.
Révision régulière de la couverture d'assurance
Il est essentiel de réviser régulièrement votre couverture d'assurance perte d'exploitation (au moins une fois par an) pour l'adapter aux besoins évolutifs de votre entreprise. Il faut tenir compte de la croissance de l'entreprise (augmentation du chiffre d'affaires, embauche de nouveaux employés), des nouveaux risques auxquels elle est exposée (cyberattaques, dépendance à de nouveaux fournisseurs), des changements de réglementation (nouvelles normes de sécurité, nouvelles obligations légales) et des évolutions du marché de l'assurance.
Une couverture d'assurance adaptée est une garantie de protection à long terme. N'hésitez pas à faire appel à un courtier d'assurance pour vous accompagner dans cette démarche et vous conseiller sur les meilleures options.
Tenir un registre des actifs
Il est conseillé de tenir un registre précis et à jour des actifs de l'entreprise, comprenant leur description détaillée, leur valeur d'acquisition, leur date d'acquisition et leur localisation. Ce registre facilite grandement les demandes d'indemnisation en cas de sinistre, car il permet de justifier de la valeur des biens endommagés ou détruits. Il peut également être utile de prendre des photos des actifs et de les conserver en lieu sûr (par exemple, sur un serveur distant ou dans un coffre-fort).
Un registre des actifs complet et à jour est un atout précieux en cas de sinistre, car il permet d'accélérer le processus d'indemnisation et d'éviter les litiges avec l'assureur.
Se tenir informé des évolutions législatives et réglementaires
Il est important de se tenir informé des évolutions législatives et réglementaires en matière d'assurance, car ces évolutions peuvent avoir un impact significatif sur la couverture d'assurance et les obligations de l'assuré. Par exemple, de nouvelles lois peuvent imposer de nouvelles obligations en matière de sécurité ou de prévention des risques, qui doivent être prises en compte dans la politique d'assurance de l'entreprise.
Un courtier d'assurance peut vous aider à vous tenir informé de ces évolutions législatives et réglementaires et à adapter votre couverture d'assurance en conséquence.